[Fondation Leenaards] Repenser la place des patient.e.s dans les soins
En s’intéressant en premier au vécu des patient.e.s et à leur savoir expérientiel, la santé intégrative cherche à transformer la place des patient.e.s dans les soins. Elle est non seulement la combinaison des approches médicales conventionnelles et complémentaires, mais également une approche qui promeut la « médecine du mode de vie » ou lifestyle medicine, c’est-à-dire l’intégration des pratiques de vie dans les soins et la prévention des maladies.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre les deux contributions à lire ci-après. En mélangeant pédagogie et médecine, le but de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) – dont il est question dans le premier entretien avec Aline Lasserre Moutet, directrice du Centre d’éducation thérapeutique du patient des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) – est d’émanciper la personne par le biais de la narration et de l’amener à devenir actrice de sa santé. S’il faut s’intéresser au vécu des patient.e.s, c’est aussi parce qu’il représente la matière première de la recherche en médecine complémentaire, comme l’expliquent Chantal Berna Renella, responsable du Centre de médecine complémentaire du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), et Pierre-Yves Rodondi, directeur du département de médecine de famille de l’Université de Fribourg, dans la deuxième interview. Leur intérêt ne porte pas uniquement sur des entités biologiques mesurables comme le cholestérol, mais aussi sur le ressenti et les trajectoires de vie des patient.e.s.
Dans les deux cas, cependant, une même conclusion : le système actuel avec son financement à l’acte ne permet pas de faire des patient.e.s et de leurs priorités la source des soins. Une ligne que l’initiative Santé intégrative & société, lancée par la Fondation Leenaards en 2021, souhaite contribuer à faire évoluer avec le soutien à des projets de recherche-action et la mise sur pied de groupes de réflexion réunissant des actrices et acteurs du monde de la santé issu.e.s d’horizons différents et des patient.e.s.
Aline Lasserre Moutet
Il n’y a pas si longtemps, on avait coutume de dire que le problème, c’était lui, le malade. Mais aujourd’hui, tout change. Face à l’explosion des maladies chroniques, sa participation dans les soins est devenue au moins aussi importante que le savoir médical lui-même. Expert.e du vivre avec sa maladie, le.la patient.e doit faire partie intégrante de l’équipe soignante et en être un partenaire à part entière pour que les traitements déploient tous leurs effets. C’est en tout cas le credo de l’éducation thérapeutique du patient (ETP). Au cœur de ce dispositif, on retrouve le vécu expérientiel de la personne dans ses dimensions biopsychosociales, mais aussi spirituelles. Et une volonté : émanciper la personne malade en la formant pour qu’elle devienne libre et actrice de sa santé. Rencontre avec Aline Lasserre Moutet, une des pionnières de l’ETP en Suisse romande et directrice du tout nouveau Centre d’éducation thérapeutique du patient des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
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