Charte éditoriale
Ce projet s’inscrit dans une vision dynamique de l’existence, qui prend pour matériau la perception subjective de tout être vivant compris dans son contexte vital. Pour l’écrire autrement, être en santé se conçoit ici comme une expérience ontologique dynamique basée sur l’aptitude d’un être à se gérer lui-même et à s’adapter aux aléas de son quotidien comme aux modifications continuelles de son environnement.
La Revue de santé intégrative, c’est son objectif cardinal, souhaite ainsi contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des êtres en explorant leurs façons intuitives de s’adapter au cours fluctuant de leur trajectoire envisagée dans son environnement. Le fait de vivre et d’être en santé résulte en effet d’un incessant bricolage, c’est-à-dire d’un corps de comportements constamment improvisés qui s’adaptent immédiatement et spontanément aux circonstances. Un processus gouverné par l’intuition comme par l’expérience, qu’il est difficile d’expliquer à autrui et naturellement impossible d’exécuter à sa place, puisque n’est expert de son propre bricolage que soi-même… mais on peut (se) l’imaginer et (se) le narrer à grands traits!
La Revue de santé intégrative, considérant que le fait d’être vivant et de percevoir cet état confine à l’indicible et reste irréductible à toute explication, toute rationalité et toute logique, ne vise pas à démontrer un savoir ni la puissance d’une quelconque méthode ou technique de santé. Elle veut créer un espace d’échange propice à la mise en partage des expériences que rencontrent les humains dans leur recherche du bien-vivre et du mieux-vivre. Elle veut proposer à ses lecteurs comme à ses rédacteurs de tirer parti, chacun à sa manière, de ce matériau qu’elle désire stimulant et incitatif.
Pour faire suite à cette intention, la Revue de santé intégrative favorise les contributions les plus déployées – que celles-ci relèvent de la narration linéaire, du dialogue associant des acteurs en provenance de tout horizon social ou professionnel, du récit d’expériences fondées sur le décentrage pour certaines personnes de leurs compétences ou de leurs certitudes usuelles (nous pensons aux façons qu’un soignant peut avoir de se soigner lui-même, un éducateur de s’éduquer, un philosophe de penser sa vie, un patient de panser sa souffrance, etc.).
Elle veille de même à ce que ces contributions soient formulées d’une manière accessible à tous et qu’elles soient invitantes: il s’agit de faire en sorte que leur lecteur puisse en déduire le vœu d’intégrer ou non d’autres façons de considérer sa propre existence et ses congénères ou les réalités du monde dans sa pratique vitale, ou de combiner différents procédés reconnus pour avoir amélioré chez certains la qualité de leur existence. Dans cette perspective, elle enrichit ses pages de suggestions de lectures, de références artistiques et culturelles ou d’autres pistes propres à faire primer l’expérience quotidienne de vivre au discours savant jusqu’au stade asphyxiant.
C’est dire que la Revue de santé intégrative intégrera aussi, au gré de ses rubriques, les récits et expériences individuelles de toutes sortes ainsi que des études, des essais ou d’autres travaux susceptibles d’alimenter son objectif cardinal.
Ultime précision d’ordre éditorial: la sélection des contributions qui lui parviennent écarte celles qui recourent à des langages spécialisés, à des démonstrations de vérité, à des concepts obscurs, à des slogans, à des abréviations, à des néologismes forgés pour la circonstance et à toute forme de message implicite.
Elle ne souhaite pas non plus publier de texte promotionnel à la gloire d’une certitude infondée, d’une manière exclusive de penser et d’une méthode ou d’un moyen prétendument efficace ou «miraculeux» à l’échelle universelle.
La revue sera à la fois un imprimé paraissant à raison d’une fois par année et une plateforme numérique favorisant des échanges plus spontanés entre les rédacteurs, les témoins et le public autour des thématiques abordées.